Les deux questions essentielles auxquelles doit répondre tout gestionnaire de stock sont :
– quelle quantité dois-je réapprovisionner ?
– selon quelle périodicité ?
Dès lors, on peut rendre la quantité et la périodicité soit fixe avec des valeurs
calculées (quantité économique de commande) ou figées à l’avance, soit variable.
On peut imaginer a minima 4 méthodes génériques selon que quantité et
périodicité sont simultanément fixes ou variables :
1- Les deux méthodes génériques de gestion des stocks :
Il y a deux façons de gérer un stock dans le temps. On peut soit passer des
commandes à une date précise : le 1er du mois par exemple et l’on parle alors
de réapprovisionnement à période fixe. On peut au contraire attendre que le
stock tombe en dessous d’un certain niveau pour passer une commande et
l’on parle de réapprovisionnement sur point de commande.
La détermination du point de commande est en principe très simple : il suffit
de le fixer de telle façon que le stock soit au minimum lorsque la commande
arrivera ce qui revient à fixer un point de commande égal à la consommation
pendant le délai de réapprovisionnement Comme on n’est pas le plus souvent capable de prévoir avec exactitude la consommation pendant ce délai de livraison, on ajoute au niveau de ce point de commande théorique une certaine quantité appelée stock de sécurité. On verra au chapitre 5 comment l’on peut
déterminer ce stock de sécurité. En fait, en moyenne et par le jeu de ce stock
de sécurité, le stock ne sera pas à zéro au moment de l’arrivée de la
commande, mais quelque part au-dessus ou au-dessous du niveau du stock
de sécurité et, plus rarement à zéro par rupture de stock avant l’arrivée de
cette commande si la consommation a été plus forte que la moyenne au-delà
de ce stock de sécurité(figure 4.5).
Presque tous les stocks sont désormais gérés sur point de commande. Le
réapprovisionnement à période fixe a cependant plusieurs avantages :
– Il se prêtait bien autrefois à l’organisation des travaux administratifs faits à
la main. À une certaine date, le gestionnaire de stock consultait un bac de
fiches et regardait les commandes à passer. Cet intérêt a disparu depuis que
les stocks sont gérés sur ordinateurs.
– Lorsque les réapprovisionnements sont très fréquents, le gestionnaire de
stock, comme un chef de rayon de supermarché par exemple, peut passer en
revue tous les soirs ou au moins plusieurs fois par semaine les articles de son
rayon ce qui l’oblige à suivre de très près ce qui se passe.
– Lorsque les marchandises sont payées à x jours fin de mois comme il est
souvent d’usage en France, il peut être intéressant d’avancer ou de retarder
certaines commandes pour retarder l’échéance de paiement.
Néanmoins, le réapprovisionnement à période fixe présente l’inconvénient
d’obliger à fixer un stock de sécurité qui couvre tout le cycle de gestion et non
pas seulement la période de réapprovisionnement (voir infra). Il est donc nettement
plus coûteux et il tend à perdre de l’importance.
Mais lorsqu’on gère un article à période fixe, on n’a pas à se poser de question
sur la quantité à réapprovisionner.
C’est, d’évidence, celle qui permettra de tenir jusqu’à la fin de la période fixe choisie. On peut en revanche se poser la question de la périodicité optimale des commandes et l’on retombe sur un
problème très voisin de celui de la quantité à commander puisque, par le jeu
de la consommation moyenne par période, la quantité à commander en
moyenne correspond aussi à une période.
Une réponse classique à la question de la quantité à commander consiste à
fixer un stock maximal de recomplètement. Chaque commande est déterminée
en soustrayant de ce niveau la quantité en stock et, éventuellement, les
commandes déjà en attente. C’est ce qui apparaît sur le graphique ci-dessous
où l’on voit bien que ce niveau de recomplètement est un niveau fictif qui ne
sera jamais atteint car, quand la commande arrivera en fin de délai de livraison,
on aura consommé pendant ce délai de livraison, une partie du stock existant
lors de la commande.
Cette technique ne résout cependant pas notre problème. On voit sur la
figure 4.6 que, si la sortie qui provoque le passage en dessous du point de
commande n’est pas trop importante, on commandera toujours à peu près la
même quantité. Cette technique permet bien de répondre à la question :
« Combien faut-il commander ? » mais en pose immédiatement une autre :
« Comment fixer le niveau de recomplètement ? », ce qui revient exactement
au même.