Une analyse typologique des stocks permet d’identifier 6 grandes catégories de stock :
1– Le stock de sécurité qui a pour objectif de répondre à un aléa, un évènement, un risque que celui-ci concerne le flux amont (inbound flow) ou le flux aval (outbound flow).
Les risques potentiels sont florilège tels que : une demande
supérieure à la moyenne, un retard de livraison, une panne machine, une grève, ou encore un défaut de qualité. Le dimensionnement de ce stock est fonction de l’écart type caractérisant la distribution statistique de l’aléa concerné ;
supérieure à la moyenne, un retard de livraison, une panne machine, une grève, ou encore un défaut de qualité. Le dimensionnement de ce stock est fonction de l’écart type caractérisant la distribution statistique de l’aléa concerné ;
2– Le stock outil plus communément appelé stock d’en-cours soit le WIP (Work In Progress). Il résulte fondamentalement du type d’outil de production ou de
distribution utilisé. C’est le résultat d’un calcul économique d’optimisation,
comme cela est explicité dans ce qui suit, entre les coûts antagonistes que
sont le coût de changement d’outil ou de passation de commande et le coût
du stock qui conduit à dimensionner la taille optimale d’un lot (batch). Il peut
aussi résulter d’un délai client (Order-to-Delivery) souhaité dans les cahiers
des charges inférieur au délai technique de mise à disposition du produit à ce
client ou encore générés par des barèmes quantitatifs (BQ) attractifs qui
conduisent un distributeur à massifier ses approvisionnements pour obtenir la
remise quantitative liée à la commande d’un camion complet plutôt que de
fractionner ses appels de livraison ;
3– Le stock d’anticipation est le résultat de la non synchronisation du profil des
ventes et de la production ou encore du profil des approvisionnements et de
la production du fait de la saisonnalité du flux entrant ou sortant et du caractère
plus fixe que variable de la capacité de production. Ce stock est utilisé comme
levier de lissage de la production et donc comme réservoir de capacité.
4– Le stock mort ou obsolète qui est le fruit d’une mauvaise prévision des
besoins ou de la demande, de l’introduction par le marketing d’un nouveau
produit qui déclasse les anciennes références ou encore d’une évolution technologique
qui met au rebut les composants que l’on a dû approvisionner en
masse pour éviter des ruptures de pénurie ;
5– Les stocks imposés par la réglementation comme dans l’automobile ou
l’aéronautique, secteurs dans lesquels la fin de la commercialisation d’un véhicule
ou d’un aéronef n’implique pas la fin de la fourniture de pièces de
rechange pour permettre les réparations et ce, souvent pendant une période
de 10 ans ;
l’aéronautique, secteurs dans lesquels la fin de la commercialisation d’un véhicule
ou d’un aéronef n’implique pas la fin de la fourniture de pièces de
rechange pour permettre les réparations et ce, souvent pendant une période
de 10 ans ;
6– Le stock spéculatif qui répond à des motivations essentiellement financières
l’idée étant de générer de la marge en spéculant soit sur une appréciation de
la valeur de stock dans le temps (matières premières) soit sur une augmentation
tarifaire des produits finis. Un trade-off est alors estimé entre le surcoût
de détention physique et financier du stock et le gain de marge lié à nonaugmentation
du prix des marchandises.
La recherche de fluidité entre la source de production et la demande du client
qui se traduit par l’accélération du flux s’accompagne mécaniquement de la
baisse des stocks. Identifier et implémenter des actions de réduction des
niveaux de stocks est donc un objectif clef de tout logisticien.
L’approche typologique proposée permet d’identifier les actions possibles pour
réduire ces stocks catégorie par catégorie de stock. Certaines de ces actions
sont spécifiques à une catégorie donnée alors que d’autres sont communes et
revêtent donc un intérêt tout particulier. Parmi les actions communes, il faut
noter l’action capitale de réduire les interopérations déjà notées dans le chapitre
précédent au sujet de l’effet bullwhip.
Cette réduction permet de réduire le délai d’écoulement des produits et de rendre possible un processus de différenciation retardée combinant les logiques Make To Stock en amont et Make
To Order en aval, voire de systématiser un processus Make To Order ou Build
To Customer Order. L’enjeu est de quitter le monde du prévisionnel et de ses
aléas et risques et de vivre dans le monde de la demande réelle en réduisant
les horizons de planification mais aussi de réduire les tailles de lot et donc de
mieux coller à la demande sans appliquer des calculs de quantité économique.
To Order en aval, voire de systématiser un processus Make To Order ou Build
To Customer Order. L’enjeu est de quitter le monde du prévisionnel et de ses
aléas et risques et de vivre dans le monde de la demande réelle en réduisant
les horizons de planification mais aussi de réduire les tailles de lot et donc de
mieux coller à la demande sans appliquer des calculs de quantité économique.
Les actions spécifiques sont nombreuses et concernent la fiabilisation des
systèmes de prévision, la mise en oeuvre de prévisions collaboratives, la mise
en place des approches TPM (Total Productivity Maintenance) et TQC (Total
Quality Control), la remontée automatisée d’informations de la demande vers
la source pour les stocks de sécurité, la flexibilité des outils de transport,
d’entreposage et de production pour les stocks outils, la sous-traitance, le
recours à la main-d’oeuvre intérimaire, les promotions, l’investissement en
surcapacité pour les stocks d’anticipation, la fiabilité des prévisions et la
conception modulaire des produits autorisant les substitutions de pièces pour
les stocks réglementaires, et enfin le lissage des hausses de prix (Every Day
Low Price) pour les stocks spéculatifs.
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